Et voila, cela fait 6 mois que nous sommes ici. Je me suis souvent imaginé l’article que je ferai pour la demie-année, voir même l’année complète. Et aujourd’hui, j’y suis…
6 mois.
Impossible à résumer, et en même temps, vous avez tout vécu avec nous, à travers ce blog. Mais rassurez-vous, j’ai quand même des choses à dire ! ?
Il est évident que sur ce blog, je ne parle que des bonnes choses. Comme partout dans le monde, il y a des moments roses, d’autres moins. C’est la vie tout simplement.
Donc je ne m’appesantirai pas trop sur l’éloignement d’avec notre famille. Cela faisait parti du « package », de notre choix, mais c’est évidemment comme prévu, le plus dur.
Ni sur notre gros toutou. L’avenir nous a donné raison, ainsi qu’à la vétérinaire. Heureusement que nous ne l’avons pas emmené. Mais sa mort, même si attendue, a été terrible pour nous à l’autre bout du monde. Je crois que je ne me le pardonnerai jamais, je vais juste apprendre à vivre avec.
La Calédonie : il y a des endroits à éviter, des coins ultra indépendantistes, où nous ne sommes pas les bienvenus. Mais tout ces coins sont connus, et surtout, sont minoritaires.
L’alcool fait des ravages, les kanaks sont la gentillesse même, à jeun. Donc le weekend, suivant les quartiers de Nouméa, on fait attention. Mais quand on le sait, et bien, en 6 mois nous n’avons jamais eu aucun problème… Car à côté de ce gros souci, je n’ai jamais vécu entouré d’autant de gentillesse, de politesse ou de respect, dans un univers cosmopolite.
Oui, d’année en année, la délinquance change, augmente. Mais comparée à la métropole, ce n’est rien. Sans doute que dans quelques années, tout cela en sera au même stade que la métropole. Les gens se plaignent de ne plus pouvoir laisser leur maison ouverte quand ils s’absentent, leur voiture ouverte, etc…. Mais pour nous, Zoreilles récents, on a l’impression d’être encore dans un endroit privilégié…
Oui, il faut être vigilant car il y a des moustiques, et ils véhiculent la dengue, ou encore le chikungunya. Et alors? Dans d’autres pays, il y a des animaux terribles et dangereux, ne serait-ce que chez nos voisins australiens. Sont-ils plus malheureux?
La vie est plus chère. Oui, le caddie de courses est terrible, il ne faut surtout ne plus penser en euros, et vivre en francs pacifique dans sa tête. Mais quand on se donne un peu de mal, qu’on cherche, qu’on s’adapte, et qu’on enlève toutes les paires de chaussures fermées, les bottes, les doudounes, les pulls, le chauffage. Je peux vous dire que finalement, non, ce n’est pas si pire quoiqu’on en dise. Il faut juste savoir s’adapter a son pays d’adoption.
Oui en 2018, il y a un référendum sur l’indépendance de la Nouvelle Calédonie. Peut être alors, seront nous « mis dehors ». Mais les tendances actuelles sont que les gens ont trouvé un équilibre, et sont bien. Donc pour le moment aucune « vraie » raison que ça change. Les rabats joie me diront : oui mais si en 2018 tout bascule?
Et bien je leur répondrais ceci :
Et bien en attendant, on aura vécu près de 3 ans de bonheur, de bonus dans la vie. On aura réussi un de nos plus grands défis, réalisé notre rêve, tout ce qu’on aura eu ici, ne sera que du « + » dans notre vie, une parenthèse magique.
Car oui, 6 mois ici, c’est aussi :
- Vivre avec le beau temps, même quand il pleut, hormis quelques rares fois de tempête tropicale. Et les risques de cyclones… ?
- Vivre en petite tenue et claquettes, même en plein hiver.
- Prendre le temps et avoir le temps de vivre, tout simplement. Même quand le quotidien est bien la.
- Découvrir chaque fois des paysages magnifiques, que se soit à Nouméa même, ou bien en plein dans les terres, et évidemment sous l’eau.
- Voir ses filles s’épanouir comme jamais, et ce, même et malgré l’entrave autistique. Et avoir une prise en charge et une acceptation des enfants différents ici, qui met juste du baume à notre âme écorchée par la métropole.Se voir trouver un équilibre et se rendre compte qu’on peut être encore plus heureuse qu’on ne l’était déjà.
- Avoir milles et un projets car vivant sur un caillou qui ne peut que te donner envie de faire encore des milliers de choses.
- Avoir en métropole des amis qui vous manque parfois à vous couper le souffle, mais rencontrer des gens ici, toujours prêts à vous aider,voir même escalader des palissades, quitte à se rompre le cou, pour me ramasser alors que les vertiges étaient à leur summum, et que Mathias avait les filles…
Se retrouver comme ça avec ces mêmes amis, sur des coups de tête, ou en programmer pour des moments simples, qui ressemblent juste a des petits bonheurs de la vie à déguster. Et se prévoir des choses, qui nous remplissent d’excitation rien qu’à l’idée…
Bref, avoir complètement changé de vie, et ne rien regretter.
Et avoir une conscience aiguë de notre chance.
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